jeudi 27 juin 2019

Croisière en mer Baltique

Aujourd'hui, journée en mer. Repos. J'ai envie d'écrire.
Hier soir, les motards sont montés en premier. Ensuite chacun devait fixer sa moto au sol avec des sangles. L'équipage ne touche pas à ta moto ; chacun est responsable de sa monture. Façon Lucky Luke et Jolly Jumper.
Nous étions une vingtaine de motards : des allemands, des autrichiens, des finlandais... Et un français ! On s'est aidé, donné des conseils, bref la communauté des motards s'est créée. J'aime ça même si je n'ai pas pour projet de vivre les semaines à venir au sein d'une bande de motards.
Ensuite je me suis installé dans ma cabine : j'ai pris le moins cher, cabine pour 4 partagée. Je me retrouve avec en dessus de moi un finlandais qui revient en Suzuki Hayabusa d'une virée en Alsace et en Allemagne et à côté un allemand qui se rend en Russie en quad. Le quatrième est plus jeune que nous et je n'ai pas entendu le son de sa voix.
Ce matin réveil à 7h30. En fait, 8h30 heure finlandaise. 9H30, brunch. Depuis, je glande en tongs et short. Sieste au soleil cet après-midi, puis à l'ombre. Je recharge les batteries. A table, je suis à côté d'un couple franco-finlandais de mon âge. Échanges riches et intéressants.

Je profite de ce moment calme pour essayer d'écrire (ou décrire ?) ce à quoi j'ai pu penser derrière mon guidon au cours des 1300km parcourus depuis mardi matin.
Mardi matin, du côté de Besançon, je repensais à cette dernière année. Je ne peux pas partir et oublier qu'il y a un an je pleurais de peur de mourir parce j'apprenais que cet enculé de crabe avait décidé de s'installer dans ma prostate.
 Là, je pleurais de joie et d'émotion dans mon casque.
J'étais heureux de partir réaliser ce rêve au moment que j'avais choisi depuis plusieurs années.
J'étais heureux de me sentir en pleine forme.
J'étais heureux d'être un grand-père.. En vadrouille !
J'étais heureux de me sentir à la retraite.
J'étais heureux d'avoir pu préparer ce périple malgré les contraintes et aléas de dernière minute (une pensée pour la …....... (chacun y mettra le qualificatif qui lui semble adéquat) qui a renversé ma moto le 13 juin).
Je ne peux pas envisager de trouver l'origine de ce bonheur dans une quelconque fatalité, une puissance extérieure et/ou supérieure ou pire encore dans un mérite. Alors j'en arrive à la vraie raison de ce moment d'écriture : je veux tous vous dire merci.

Merci pour tous vos messages, votre présence et vos témoignages depuis un an. Que ce soit l'an dernier ou ces derniers jours, vous n'imaginez pas le bien que vous m'avez fait.
Merci pour toutes les aides reçues, qu'il s'agisse des soignants (y compris le chirurgien qui m'a débarrassé de 1400€ et de ma prostate), de Romuald de Grom'Moto et de Raphaël pour la technique (chez Perrine et Raphaël, c'est mieux que chez Dafy et ils sont à côté !), des couzonnais « œnologues » (clin d’œil à PD, certainement le membre le plus actif du club...), de ceux qui ne sont ni couzonnais, ni alcooliques, de ma famille et de ma belle famille, de mes fils (je sais que vous avez eu peur pour le vieux), de ma belle-fille et bien sûr de Christine.
Christine qui est toujours là quand j'ai besoin d'elle, avec qui nous partageons des envies et construisons encore des projets après 40 ans de vie commune. Merci Christine. Tu ne m'as jamais empêché de partir, mais j'ai bien perçu tes inquiétudes avant mon départ. Je te remercie de me permettre de vivre ce voyage, tous les conjoints ne le feraient pas. Je sais que je vais vivre des choses splendides dans le Nord sans toi mais j'attends déjà impatiemment nos retrouvailles.

Merci à vous tous, vous êtes avec moi !

Voilà, ça fait longtemps que je vous emmerde avec mon voyage, vous redoutez peut-être que je vous saoule au retour et vous avez certainement raison, mais en plus, je vous écris alors que vous me croyez parti ! M'en fous ! Ça m'a fait du bien d'écrire, de vous écrire.
Prenez soin de vous !

4 commentaires:

  1. On va te suivre de l'autre bout du monde....ne nous attends pas.....pas sûr qu'on arrive a suivre avec nos scooters...bises

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  2. vas-y, écris-nous, on est heureux de te lire et de te savoir bien !

    (je suis pas sûr en revanche que tu aies fait des progrès en vocabulaire : par exemple, je savais pas qu’alcoolique se disait œnologue en argot couzonnais, mais bon.)

    colle t’en plein les yeux, et fais-nous profiter de ce que tu vis ! même de loin, et même immobile, c'est cool. :)

    des bises à fond, pour bien gonfler tes pneus.
    on t’aime.

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  3. Hé bien dis donc! C'est bien joli tous ces mots, et émouvant de te lire. Et tu sais quoi? On aurait continué l'oenologie même si t'avais pas été malade! Tu rends compte? Poutoux poulet et continue bien!

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  4. Moi ça me fait du bien de te sentir bien !!! alors continue bien on pense à toi et en plus tu nous fais voyager et ça c'est précieux d'avoir un ami comme toi !!! On t'embrasse et vite des nouvelles !!!

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